mercredi 21 août 2013

Casseurs de pub - 10 ans


"La publicité est une industrialisation des méthodes de séduction destinées à faire vendre. L'argent est aux deux extrémités du processus. Il achète l'intelligence "des créatifs" pour conditionnerles acheteurs.

La méthode contourne les défenses rationnelles par une démarche qui sait exploiter l'esthétique, l'humour, et des arguments convaincants pour provoquer l'acte d'achat.


La séduction est un processus fondamental dans la relation entre les humains, mais sa valeur repose sur la sincérité et l'intéressement affectif d'êtres qui ont comme motivation l’intérêt mutuel ou le plaisir. Quand elle est mise en œuvre pour gagner de l'argent, il s'agit d'une prostitution de l'esprit. Le publicitaire est payé pour réduire l'autonomie de pensée et produire les actes d'achat de personnes qu'il ne connait pas.


C'est un mercenaire qui tire au hasard dans la foule des consommateurs potentiels
"
Claude GOT


Dix ans. Un prétexte que prend l’association Casseurs de pub pour se mettre en images : créations graphiques de publicités détournées, militants en action, paysages urbains gangrenés par l’affichage sur lesquels « défilent » de savoureuses injonctions assénées par les publicitaires. 

Les « penseurs » de l’association occupent le cahier central. Seize contributions qui évitent le monocorde en panachant les styles. Témoignages, analyses, satisfecit, mais aussi autodérision grinçante. 



 Car le « casseur de pub » se prête presque naturellement à la caricature : bons sentiments, happenings entre soi, avec comme horizon de victoire l’instauration d’une « journée sans achats »...
"Marque"en anglais se dit "brand", qui vient de "brandon", outil pour marquer fer rouge les animaux...
Dix ans. Une décennie de maturation pour dépasser la réaction à l’agression publicitaire et la critique du spectacle, et s’attaquer à ce qui fait système : la consommation outrancière.


Avec un budget supérieur à celui de la culture, la publicité constitue, à la fois, le lubrifiant et la vitrine du capitalisme. Alors que l’écologie, consensuelle, dans un mouvement inverse, se vide progressivement de sa charge politique à mesure que le mot lui-même enfle ses discours et ses appellations, consommer en pleine conscience devient un acte de résistance. Une subversion encore au stade de l’utopie.


En mai 2002, 63 artistes anonymes recouvre pendant toute une nuit 63 affiches publicitaires parisiennes...
 

 



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