mercredi 6 novembre 2013

Pierre Goldman, la vie d'un autre de MOYNOT Emmanuel




En décembre 1969, deux pharmaciennes sont tuées et un policier blessé, lors d’une tentative de hold-up boulevard Richard-Lenoir, à Paris. Quatre mois plus tard, la police arrête Goldman, un coupable idéal, au vu des braquages qu’il a déjà commis et de son activisme révolutionnaire. 

Condamné à la réclusion perpétuelle en 1974, il est finalement acquitté en 76, après un second procès en cassation mené par maître Kiejman. Son comité de soutien d’alors, centralisé par Libération, est constitué entre autres de Mendès-France, Françoise Sagan… 

Au cours des six années passées à la prison de Fresnes, il passe deux maîtrises, l’une en espagnol, l’autre en philosophie, il apprend à se connaître en écrivant un livre (Seuil, 1975) et, paradoxalement, découvre la paix intérieure... 



Le 20 septembre 1979, à Paris, Pierre Goldman est tué. Peu après, un commando, sous le nom « Honneur de la police », revendique l'assassinat. 

Dans Le monde du lendemain, on peut lire : « Un Juif polonais est mort en France. Mort de ses trois assassins, chacun d'eux paraissant avoir eu en charge de tuer l'une des trois vies de Pierre Goldman, juif, militant de gauche, délinquant qui en avait appelé à la loi. ». Le même jour, Libération écrit : « Pierre a été abattu alors que sa femme s'apprêtait à mettre au monde leur enfant. ».

Le 26 septembre, une foule énorme de quelque 15 000 personnes entreprend une marche silencieuse vers le Père-Lachaise où Pierre Goldman sera inhumé. Dans cette foule, parmi de nombreux intellectuels et militants, on reconnaît Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, Régis Debray, Simone Signoret et Yves Montand ou encore un tout jeune homme, Jean-Jacques, le demi-frère de Pierre.

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