lundi 8 octobre 2018

Des hommes sans femmes de Haruki Murakami


Des hommes se racontent : l’un en engageant comme chauffeur une femme qu’il n’a jamais vue auparavant, l’autre en proposant à un ami de rencontre de prendre sa petite amie pour maîtresse avant qu’il ne devienne son amant, le troisième en écoutant un de ses proches lui raconter l’amour fou qu’il porte à une femme mariée.

A mi-chemin de ces récits, une femme survient et c’est elle, cette fois, qui explique à son amant ce qu’a été sa vie antérieure. 

Leurs récits se mêlent comme le feraient mille espèces naviguant dans le gigantesque fleuve de la vie. Pour chacun d’entre eux, c’est une part de leur propre destin qu’ils livrent ainsi à autrui sans pudeur ni fioritures. 

Au travers de ces révélations intimes, un morceau d’eux-mêmes se détache comme une peau que le sang irriguerait encore. Dans le secret des chambres à coucher de Tokyo, sous les draps ou au petit lever des amants, mots et aveux s’échangent, ouvrant au lecteur une porte sur des vérités trop longtemps enfouies.

Sur la scène du théâtre intime de Murakami, tout devient facteur d’inquiétude : un téléphone qui résonne en pleine nuit et dont on sait qu’il est annonciateur de catastrophes. Un homme inconnu et silencieux dont la seule présence dans un bar vous met mal à l’aise...

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