Le
titre de l'album fait référence à cette cinquième saison qualifiée de
"brune" dans le Montana, période d'indécision entre l'hiver et le
printemps.
"la pensée économique
s'est construite comme si les activités économiques ne dépendaient pas
de la nature. Et surtout sur l'idée que le capital naturel pourrait être
toujours remplacé par du capital technique."
Dans Saison brune, Philippe Squarzoni tisse un récit inédit,
qui entremêle analyses scientifiques et interviews de spécialistes,
considérations personnelles et hommages au cinéma, enquête politique et
essai engagé.
Le livre est découpé en six chapitres. Les trois premiers sont précédés
de trois interludes portant sur les commencements d'une oeuvre. Les
trois derniers sont suivis de trois interludes sur les fins.
Les deux premiers chapitres sont consacrés aux aspects scientifiques du
réchauffement : le fonctionnement du climat, la description de l'effet
de serre, l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère
durant l'époque moderne. Mais aussi l'expertise menée par le GIEC,
l'attribution du réchauffement aux activités humaines, les différents
scénarios d'augmentation des températures à venir, les risques d'effets
de seuil, les risques de rétroactions positives.
"Dans
le domaine économique, il y a une contradiction fondamentale entre le
principale indicateur de notre prospérité et le souci de
l'environnement. La notion de croissance implique une vision
quantitative du développement. Elle repose sur des logiques
d'accroissement de la production et d'accumulation de bien matériels,
qui ne sont pas durables."
Dans les deux chapitres suivants, Philippe Squarzoni alterne entre
l'examen des conséquences à venir du réchauffement climatique (fonte des
glaciers, montée des eaux, multiplication des tempêtes, risques de
sécheresse dans certaines régions...) et les questionnements du
narrateur et de sa compagne face à cette situation inédite. Que faire à
un niveau individuel ? Que faire quand ce qui est en cause est la
production d'énergie, l'industrie, les transports, le bâtiment,
l'agriculture ? Par où, par quoi commencer ? Nécessaire mais dérisoire,
sans proportion par rapport à l'ampleur de ce qu'il faudrait accomplir,
le niveau individuel semble largement insuffisant.
Dans les deux derniers chapitres, Squarzoni élargit son questionnement
et examine les possibilités de réduction des émissions et les différents
scénarios énergétiques qui s'offrent à nos sociétés (énergies
renouvelables, nucléaire, progrès technologiques, maîtrise de
l'énergie...).
Entre les insuffisances des unes, et les faux espoirs des autres, il
décrit une alternative possible qui permettrait d'éviter les
conséquences les plus graves du réchauffement climatique. Et les choix
politiques, les modèles de société, que ces scénarios impliquent. Une
porte s'ouvre. Saurons-nous la franchir ?Saurons-nous inventer une civilisation plus sobre capable de prendre en
compte les questions écologiques ? Nos sociétés sauront-elles éviter les
conséquences les plus graves du réchauffement climatique, tout en
préservant la liberté et la démocratie ?Dans un album chargé de nostalgie, qui est probablement le plus
personnel de ses livres politiques, Philippe Squarzoni livre un essai
qui donne à espérer, mais reste très pessimiste sur la réalisation de
cet espoir au vu de la nature de la crise, de l'ampleur des changements à
accomplir, et du fonctionnement de nos sociétés.
"Comment des sociétés organisés politiquement et économiquement pour produire plus et consommer plus, dont le développement repose sur l'exaspération du désir de possession, pourraient-elles s'accorder avec une culture de la sobriété et de la responsabilité collective?
Comment un système dédié à laisser chacun maximiser ses avantages en toute liberté pourrait-il être compatible avec une forme d'auto-contrainte de modération matérielle?